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Lettre 2015-2016 n°5 - Permanences Salduz - Règles essentielles
Lettre du bâtonnier
Madame le Bâtonnier, Messieurs les Bâtonniers,
Chers confrères,
Ayant été confrontés à plusieurs reprises à des difficultés dans le cadre des permanences Salduz, nous tenons à rappeler les règles essentielles en la matière.
La loi du 13 août 2012 modifiant le Code d’Instruction Criminelle a consacré en droit belge le droit de consulter un avocat et d’être assisté par lui pour toute personne auditionnée et privée de liberté.
L’objectif principal de cette loi est de pourvoir à l’assistance effective par un avocat aux premiers interrogatoires par les services de police de toute personne privée de liberté.
Cette mission du barreau requiert que l’assistance dans les premières heures d’une procédure pénale soit d’une qualité irréprochable.
Ce n’est donc qu’à titre subsidiaire et exceptionnel, lorsque la permanence mise en place par le barreau n’a pu fournir les coordonnées d’un avocat pouvant se déplacer dans les deux heures de la demande qui lui a été faite par les services de police, que la loi prévoit, en son article 4, la concertation confidentielle par téléphone avec la personne privée de liberté.
Dans ces conditions, il importe que les avocats qui s’inscrivent sur la plate-forme Salduz Web :
- N’acceptent, hormis les sollicitations formulées directement par leurs clients, que les demandes qui viennent du Salduz web ou, subsidiairement, de la liste établie par le barreau ;
- Veillent à répondre à toutes les demandes qui leur sont adressées et, ce faisant, à assurer aussi bien les concertations téléphoniques confidentielles que toutes les assistances effectives des personnes privées de liberté durant le temps de leur permanence ;
- Veillent à se rendre obligatoirement – et quelle que soit la nature de l’affaire – sur le lieu où une prestation non téléphonique est requise, que ce soit dans les commissariats de police ou lors des auditions par un juge d’instruction ;
- Veillent à n’avoir avec la personne privée de liberté de contact téléphonique hormis les cas de renonciation expresse et l’hypothèse exceptionnelle visée à l’article 4§4 de la loi lorsqu’un avocat se trouve dans l’impossibilité de se déplacer (les mentions du Salduz Web faisant foi desdites réquisitions) ;
- Veillent à n’avoir avec les services de police, le parquet ou le juge d’instruction que des entretiens téléphoniques nécessaires à l’organisation de l’assistance effective à l’interrogatoire (lieu de l’interrogatoire, heure d’arrivée, durée probable, nature des faits reprochés à la personne privée de liberté).
- La renonciation expresse et préalable de la personne privée de liberté ;
- L’hypothèse exceptionnelle visée à l’article 4§4 de la loi.