Eloge des avocats du ressort de la Cour d’appel de Liège décédés pendant l’année judiciaire 2011-2012

Discours
 width=Monsieur le Premier Président de la Cour d’appel, Monsieur le Premier Président de la Cour du travail, Monsieur le Procureur Général, Mesdames et Messieurs les Présidents, Mesdames et Messieurs les Conseillers, Mesdames et Messieurs les Avocats généraux et Substituts du Procureur Général, Mesdames et Messieurs, Mes chers Confrères, Il est de tradition que la Cour associe le barreau à l’hommage que le monde judiciaire rend à ses défunts, et je tiens à l’en remercier particulièrement. La cérémonie qui nous unit aujourd’hui est de la plus haute importance, pour le barreau bien sûr, et bien plus encore sans doute pour les proches et les amis de ceux qui nous ont quittés. Cicéron a raison, pour qui : « La vie des morts consiste à survivre dans l’esprit des vivants».

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Mesdames, Messieurs, Les barreaux d’Arlon, Dinant, Eupen, Huy, Marche en Famenne, Namur et Neufchâteau n’ont pleuré la perte d’aucun des leurs au cours de l’année écoulée. Le barreau de Verviers a pleuré l’un des siens et celui de Liège en a pleuré cinq.

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Le 15 novembre 2011, Maître Jacques Bovy nous a quittés. Né à Rocourt le 5 juillet 1934, il fut reçu docteur en droit de l’Université de Liège le 25 septembre 1958. Il prêta le serment d’avocat sous l’égide de Maître Emmanuel Forgeur le 23 décembre 1958 et fut admis au stage à la même date. Maître Jacques Bovy fut inscrit au Tableau le 16 octobre 1962, pour en être omis à sa demande à la date du 14 septembre 1963. Il fut inscrit à la Liste des avocats honoraires dès le 15 octobre 1963 et il a gardé depuis ce jour, et durant 48 années, une fidélité indéfectible au barreau. C’est dans la maison familiale de la rue des XXII que Maître Jacques Bovy avait installé son cabinet, et c’est au grand désespoir de sa mère, si fière de voir à la maison le cabinet de son fils, qu’il a quitté le barreau pour devenir directeur à la Foncière liégeoise. Ce n’est d’ailleurs pas sans un pincement au cœur qu’il nous quittait à l’époque, lui dont les liens affectifs et familiaux l’unissaient intimement à Jacques et Mabeth Henry. Il fut l’un des enthousiastes soutiens à la revue du Jeune Barreau à laquelle il assistait avec son épouse Georgette, avec la même fidélité. Devenu administrateur-directeur de la Royale Belge Finance, il continua d’appartenir aux gens de robe puisqu’il fut juge puis Président consulaire au Tribunal de commerce de Liège. Maître Jacques Bovy, dont la vie sociale a toujours été intense, fut aussi président du Rotary Club de Liège Ouest, et fut élevé au rang de Chevalier de l’Ordre de la Couronne. Cette vie, brillante et bien remplie, il n’a pu la bâtir qu’en s’appuyant sur son épouse, Georgette, avec laquelle il formait un couple d’une solidité et d’une tendresse à toute épreuve. Leur plus grande fierté fut encore, et avant tout, leurs quatre enfants, Pierre-Yves, Paul, Christian et Benoît, et la réussite universitaire de chacun d’eux, puisque l’un est juriste d’entreprise, l’autre médecin, le troisième notaire et le quatrième administrateur de sociétés. La fierté de Maître Jacques Bovy, ce fut aussi ses beaux enfants et ses treize petits-enfants. Voilà bien une vie aussi remarquable qu’accomplie, en somme.

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Monsieur le Bâtonnier José Marcotte, nous a quittés le 7 janvier 2012. Il fut inscrit à la Liste des stagiaires du barreau de Verviers le 26 mars 1959, après avoir été présenté au serment par Monsieur le Bâtonnier Wankenne. Orateur de la rentrée solennelle du barreau de Verviers en 1971, il fit un discours remarqué à la gloire de la science : « Ce que le magicien avait songé de faire, dit-il, le savant l’accomplit : les rêves de l’alchimiste sont dépassés par les conquêtes de laboratoire ». Il devait être fier d’avoir vu certains de ses petits-enfants passer du côté des scientifiques. Juge suppléant à la Justice de Paix et au Tribunal de police du 1er canton de Verviers, il fut plusieurs fois membre du conseil de l’Ordre avant d’accéder au bâtonnat en 1988. Il succédait alors au Bâtonnier Ohn, et il fut le 1er bâtonnier du barreau de Verviers duquel avaient été distraits les avocats eupenois qui constituaient au même moment leur Ordre propre. Amoureux de la littérature et du verbe, il fut un fin juriste, précis, méticuleux, dont chacun des écrits était pesé et chaque raisonnement soigneusement charpenté. Il a donné à sa fonction de bâtonnier le même soin méticuleux que celui qu’il offrait à chacun de ses clients, et aux juges, dans l’exercice de son métier d’avocat. Tous ses stagiaires sont devenus magistrats, l’un d’entre eux siège aujourd’hui à la Cour de Cassation. C’est dire s’il leur avait transmis le goût du droit et de la justice. Avec son épouse et ses trois enfants, il vécut à Verviers, puis il vécut à Jalhay dès 1999 lorsqu’il décida de prendre une retraite méritée et fut admis à l’honorariat. Le 19 décembre 2011, peu avant son décès, le Moniteur belge publiait son élévation au grade de Commandeur de l’Ordre de Léopold II. Le Bâtonnier José Marcotte fut, lui aussi, de ceux qui ont bâti une vie, dans la constance et la détermination.  

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Le 11 avril 2012, Maître Mary Jansenne, nous quittait. Elle était née à Vaux-sous-Chèvremont le 11 novembre 1923. Docteur en droit de l’Université de Liège le 1er juillet 1947, elle prêta le serment d’avocat le 18 septembre 1947, sous le patronage de Maître Louis Leduc, et fut admise au stage le 30 septembre 1947, puis inscrite au Tableau le 5 décembre 1950. Elle resta avocat près de 40 années, et elle fut admise à l’honorariat à sa demande le 1er janvier 1987. Après des études classiques au lycée Léonie de Waha, elle fit ses études de droit à Liège durant la guerre et elle fit partie des quelques femmes avocates de l’après-guerre et dans le courant des années 50. Le métier, à l’époque, n’avait rien de commun avec celui que nous connaissons aujourd’hui : ni fax, ni ordinateur, ni machine à écrire électrique, pas même de voiture avant 1963… Maître Mary Jansenne avait elle aussi gardé cette fidélité au barreau qui la comptée jusqu’au dernier jour parmi ses avocats honoraires. Elle prenait régulièrement des nouvelles des uns et des autres, et elle évoquait avec bonheur ces joutes qui l’avaient si souvent opposées devant le Juge des référés à une autre grande dame du barreau : Maître Hansoul – Galer. Maître Mary Jansenne fut aussi juge suppléant à la Justice de Paix du 3è canton de Liège et membre du club Probus Liège sud. Elle aimait les voyages et elle aimait la France en particulier. Elle aimait aussi la bonne chère, pour peu que celle-ci, comme le reste, soit classique et sûre, tant elle avait une aversion certaine pour le changement et la nouveauté. Veuve depuis une quinzaine d’année, elle veillait à entretenir avec soin sa vie intellectuelle et sociale, en suivant des cours d’histoire de l’art et en visitant nombre d’expositions, mais aussi en restant proche de la vie locale de Chaudfontaine et en faisant, chaque jour, « ses » mots-croisés de la Meuse. La lecture des grands romans français l’a aussi accompagnée tout au long de sa vie. Mais les deux fiertés de Maître Mary Jansenne furent sans aucun doute d’avoir un fils lui aussi avocat, notre confrère et ami Maître Philippe Vossen, et son petit-fils Charles qui a dû réjouir ses vieux jours. Elle fait partie de ceux qui ont eu la chance de rester debout jusqu’au dernier jour, ou peu s’en faut.

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  Maître Marc de Pierpont est décédé le 4 juin 2012. Maître Marc de Pierpont fut, toute sa vie, une personnalité, et une personnalité hors norme. Né à Clemskerke le 14 août 1930, il fut fait docteur en droit le 26 août 1955 à l’Université de Liège, puis il prêta le 15 octobre 1957 sous le patronage de Monsieur le Bâtonnier Jules Musch le serment d’avocat. Il fut admis au stage le 5 novembre 1957, puis au Tableau le 8 novembre 1960. Maître Marc de Pierpont est de ceux dont il est impossible de résumer la vie en quelques mots tant elle fut riche et multiple. Au barreau d’abord, il fut vice-président puis président des sections pénales puis sociales du bureau des consultations gratuites, comme l’on disait alors. Orateur de rentrée du Jeune barreau en 1970, il avait choisi pour titre de son discours : « La troisième chute de Rome ». Il fut ensuite vice-Président puis Président du Jeune barreau en 1973-1974. Maître Marc de Pierpont fut aussi membre du conseil de l’Ordre à six reprises, entre 1975 et 1987. Secrétaire de la commission du patronat et du stage en 1958 et 1959, il en fut le Président vingt ans plus tard. Il fut aussi Président de la commission d’arbitrage du barreau et, évidemment, membre de la commission de déontologie dès sa fondation en 1972, jusqu’en 1979. Il fut aussi, parmi tant d’autres choses, juge suppléant à la Justice de Paix du 3è canton de Liège, comme Maître Mary Jansenne. Le grand-père de Maître Marc de Pierpont, Maître Albert Capitaine, avait fondé le cabinet d’avocats en 1886, cabinet où il fut rejoint, dès avant la première guerre mondiale, par celui qui allait devenir le Bâtonnier Jules Musch, après quoi se joignirent à eux le père de Maître Marc de Pierpont, Maître Marissiaux, Maître Francotte, et Maître André Musch, qui tous furent bâtonniers. Maître Marc de Pierpont fut un grand serviteur de l’Ordre dont il avait la plus haute idée, et c’est très douloureusement qu’il vécut son échec lors des élections au bâtonnat en 1988. Douloureusement non pas tant par amour propre, mais parce qu’il avait eu le sentiment d’avoir failli à la tâche dans la lignée des grands anciens de son cabinet. Si Maître Marc de Pierpont mit deux années entre l’obtention de son diplôme de docteur en droit et sa prestation de serment, c’est qu’il a fait – d’abord – une année de noviciat à Maredsous, puis qu’il s’est engagé comme volontaire lors de la guerre de Corée. Il y resta huit mois au front, chez les commandos, puis devint officier de réserve chez les Chasseurs Ardennais. Maître Marc de Pierpont fut titulaire de pas moins de neuf distinctions honorifiques, dont bon nombre furent exceptionnelles, comme vous allez en juger : Chevalier de l’Ordre de Léopold, Officier de l’Ordre de la Couronne, Croix de guerre 40-45 avec Lion de bronze, médaille de volontaire de guerre, médaille de volontaire de guerre combattant, médaille des opérations extérieures, Croix d’honneur et du mérite militaire de bronze, United Nations Service Medal et War Medal of the Republic of Korea. Ses associés ont coutume de dire que Monsieur le Bâtonnier André Musch était le moteur du cabinet et que Maître Marc de Pierpont en était l’âme. Quel plus bel hommage lui rendre ? Il était le conseil de chacun à la moindre difficulté et le maître en déontologie du cabinet, portant au plus haut et avant tout, comme qualité première de l’avocat, l’honnêteté. Grand croyant, lecteur à l’intelligence et la curiosité insatiables, il promenait sa bonne humeur et ses chants à travers ses bureaux, mais aussi, je m’en souviens comme si c’était hier, au palais et à la buvette en particulier. Je n’oublierai jamais ce jour où nous y discutions du roman « Le nom de la Rose », et du sens à donner à la dernière phrase de ce roman, rédigé dans un latin plein d’énigme et de mystère. Aucune curiosité ne lui était étrangère. Maître Marc de Pierpont a gravi la vie comme il gravissait les montagnes lorsque, alpiniste passionné, il ouvrait des voies d’escalade : avec détermination et sans peur. Après le drame rwandais, c’est encore lui notamment qui donna bien des conseils au nouveau barreau de Kigali et à notre confrère Jean-Bosco Kazungu. Il y fit plusieurs voyages, aussi. Voilà, dans une vie à ce point hors norme, quelques mots insuffisants à en retirer toute la richesse, mais quelques mots comme autant de fenêtres ouvertes sur tous ses mondes. Et le premier d’entre eux fut bien sûr celui de son foyer, celui de son épouse, Madame Myriam de Pierpont, de ses trois enfants et de ses petits-enfants dont il était heureux et fier, qu’il a nourris autant qu’ils l’ont nourri. A son décès, Monsieur le Premier Président de la cour d’Appel m’écrivait aussitôt « Il symbolisait, avec d’autres membres du barreau, dont de nombreux avocats conseillers suppléants, la participation des juges et avocats à un même projet et à un même idéal judiciaire ».  

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  Le 29 juin 2012, Maître Yvan Merry nous quittait. Il était né le 13 juin 1951. Il prêta le serment d’avocat le 6 novembre 1974, sous le patronat de Maître Jean Materne, et il fut inscrit à la Liste des stagiaires le 12 novembre 1974 puis au Tableau de l’Ordre le 12 mars 1978. Il resta avocat durant 34 années, et fut omis à sa demande le 30 juin 2008, en raison de la lourde maladie qui l’avait frappé, pour être aussitôt inscrit à la Liste des avocats honoraires. Au bâtonnier de l’époque, Maître Patrick Henry, il écrivait ceci le 24 juin 2008 : « Je vous adresse la présente pour vous informer de ma cessation de toute activité au sein du barreau et de mon désir d’abandonner, la mort dans l’âme, cette activité après 34 ans d’exercice de cette profession. Ce ne fut certainement pas toujours brillant, mais j’ai tenté de faire mon possible. » Que d’émotion dans ces propos. Il fut le maître de stage de Mademoiselle Laurence Noël, et eut pour collaborateurs notamment, Maître Bruno Hubart et Maître Aline Biemar, tandis qu’il fut aussi proche de Maître Bernard Perin et de Madame Claire Lovens. Chacun gardera de Maître Merry l’image d’un avocat atypique, profondément gentil et bienveillant, passionné - ô combien – des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Je me souviens de cette image, au Salon Habitat dans les années 1980, où Maître Yvan Merry tenait le stand du barreau muni d’une valise mystérieuse. Lorsqu’on lui demandait ce qu’elle contenait, on découvrait un téléphone, mobile, l’ancêtre antédiluvien de nos GSM modernes. Seul Maître Merry pouvait être capable de ce genre d’originalité, je dirais même d’excentricité. Il était aussi passionné de voitures et de voyages, en Amérique latine en particulier. Tous les visétois garderont le souvenir de ses promenades à cheval dans la ville même, ou en bateau sur la Meuse. Excentrique, drôle et malin, comme toujours. Son épouse, et le fils qu’il a toujours fait sien, l’ont porté et soutenu tout au long de ces années. Maître Yvan Merry, comme s’il avait su que son heure viendrait tôt, a toujours vécu avec force et passion, et c’est l’image de lui que chacun conservera.  

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  Maître Stéfano Caneve est décédé le 6 août 2012. Né à Ougrée le 14 juin 1967, il obtient son diplôme de licencié en droit de l’Université de Liège le 1er juillet 1991. Il a prêté le serment d’avocat le 14 janvier 1992 sous le patronage de Maître Marie-Madeleine Dubois. Inscrit à la Liste des stagiaires le 21 janvier 1992, il fut inscrit au Tableau de l’Ordre le 13 février 1996. A la fin de son stage, Maître Marie-Madeleine Dubois écrivait de lui : « J’ai l’honneur et le plaisir de vous faire rapport sur le stage accompli par notre confrère Maître Stefano Caneve (…). Maître Stefano Caneve a fréquenté assidument mon bureau : aucune matière ne l’a rebuté. Il a immédiatement fait preuve d’initiative et de clarté, et a toujours été animé de la volonté de faire triompher la thèse qu’il croit juste. Je crois sincèrement que Maître Caneve possède incontestablement les aptitudes requises pour exercer la profession d’avocat. C’est avec plaisir que je dresse cette attestation de stage, dont un double est réservé à mon excellent stagiaire, en lui souhaitant tout le succès qu’il devrait obtenir». Maître Stefano Caneve était un homme et un avocat brillant, mais aussi un homme en perpétuelle souffrance. La vie ne l’a pas épargné, mais il avait retenu de ses amours deux enfants qui comptaient tant : Nastasja et Thomas. Il était, paradoxalement, ordonné et même maniaque, ses dossiers étaient traités avec soin et compétence, en temps et en heure, comme une béquille qui le sauvait du désordre et du risque professionnel. Ses clients appréciaient la qualité de son travail et lui étaient attachés et fidèles. Mais Maître Stefano Caneve était encore bien plus que l’avocat. Comme tout véritable italien, et dieu sait qu’il l’était, il aimait le calcio, lisait la Gazzetta dello Sport plus souvent que Le Monde, et la rumeur rapporte que, lorsque la Juve ou l’Italie jouait, il gardait toujours au fond de sa poche un morceau de parmesan… Président du Dynamo, son club de mini-foot, il y a laissé une telle empreinte qu’à la fin du mois de septembre dernier, fut organisé le tournoi annuel de bowling où fut remise une coupe Stefano Caneve. Sur son lit d’hôpital, pendant la coupe du monde, il s’est encore, dans les ultimes moments, distingué, en explosant la radio qu’il écoutait au 3è but de l’Espagne contre l’Italie. La passion, encore. Maître Stefano Caneve était aussi un collectionneur cinéphile. Les classiques italiens avant tout, mais aussi tout ce que le cinéma a compté d’important, ont nourri une cinémathèque exceptionnelle. Il aimait encore la photo, en noir et blanc de préférence, qu’il avait pratiquée avec talent. Maître Sefano Caneve était un avocat, mais il était avant tout un homme à qui rien n’importait tant que ses enfants, Nastasja et Thomas, dont il était si maladroitement fier tant les difficultés de son existence lui pesaient, et ses amis auxquels il était très attaché, et qui jusqu’au bout l’ont aimé et soutenu avec force. Toujours en recherche et en douleur, Maître Stefano Caneve aura brûlé sa vie avec la force et la déraison dont lui seul était capable.  

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  Voilà, Mesdames et Messieurs, mes chers Confrères, quelques mots – il eût fallu en dire mille autres – qui auront fait vivre encore chacun de nos confrères décédés au cours de cette année écoulée. Il est des vies trop courtes, et toutes les vies sont trop courtes sans doute, mais il n’est aucune de ces vies qui n’ait été dense, riche, et si profondément humaine. Comme l’écrit Michel de Montaigne : «Où que votre vie finisse, elle y est toute. L’utilité du vivre n’est pas en l’espace, elle est en l’usage : tel a vécu longtemps qui a peu vécu ». Que chacun de leurs proches sache le souvenir que nous leur portons et la mémoire que nous en entretenons. Je vous remercie de votre attention. Eric Lemmens, Bâtonnier de l'Ordre