Allocution prononcée par Monsieur le Bâtonnier François Dembour à l’occasion du jubilé professionnel de Madame le Bâtonnier Françoise Collard, Maître Claude Philippart de Foy et Maître René Swennen le 13 avril 2016

Discours

 width=Madame, Messieurs les Bâtonniers, Chers Confrères, Mesdames, Messieurs, Madame, Messieurs les Jubilaires, Laissez-moi vous le dire d’emblée : ce fut un plaisir réel, d’abord de vous rencontrer il y a quelques semaines, ensuite de préparer les mots que je prononcerai dans un instant : courts certainement, incomplets assurément, mais en tout cas empreints d’admiration pour de si beaux parcours, marqués par cette « ferveur intemporelle » pour notre belle profession, portés par une passion intacte et sans cesse entretenue. Car vous signez la bonne santé du barreau, vous qui comptez 50 ans d’activités. La longévité dans notre profession, c’est voir prolonger sa propre jeunesse et pas son âge. Être avocat, c’est ne jamais avoir le temps pour tout faire. Et c’est connu, moins on a le temps pour tout faire, moins il en reste pour ne rien faire. Je me suis aperçu qu’il en va de même quand l’avocat a cessé son activité au barreau ; un jubilaire m’a dit un jour : « Le paradoxe, c’est que depuis que j’ai arrêté de travailler, je n’ai plus un jour de congé », signifiant par-là que son expérience est encore sollicitée pour servir de guide dans le labyrinthe des textes et le maquis des procédures. Tout cela pour vous dire que l’Ordre est fier de compter trois jubilaires cette année. En tant que bâtonnier, je suis heureux de vous accueillir et de vous dire mon profond respect. Je suis également heureux d’accueillir nos confrères, vos familles et vos proches pour qu’ensemble, nous vous honorions. Madame, Messieurs les jubilaires, nous savons ce que nous vous devons. Nous vous disons toute notre gratitude pour l’exemple et l’enseignement que vous transmettez.

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Madame le Bâtonnier Françoise COLLARD Notre profession a longtemps été un bastion masculin doublé d’une implacable misogynie. En théorie, plus aucune loi depuis 1922 n’interdisait aux femmes d’accéder au barreau ni au bâtonnat. En réalité, il a été pratiquement impossible pour une femme de devenir avocat, et ce pendant plusieurs décennies. Que dire du bâtonnat qui lui, depuis le bâtonnier de Warzée en 1811, était demeuré un « office viril »…  jusqu’à votre arrivée en 1995. Je me souviens de certaines justifications dans le genre « robe sur robe ne vaut » ou « il faut avoir les épaules larges ; une femme a-t-elle les épaules larges ? ». Oui, nous sommes souvent de mauvaise foi, nous les hommes. Soit ! 

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Madame le Bâtonnier, vous n’en avez cure qui prêtez serment le 5 septembre 1965. Vous êtes prête aussi à affronter le sexisme ordinaire de l’époque. Madame le Bâtonnier, depuis votre prestation de serment, vous avez « tout fait » pour l’Ordre. Pourtant, il s’en est fallu de peu pour que jamais vous n’embrassiez notre belle profession : votre père, ingénieur à Cockerill, aurait préféré que vous suiviez des études scientifiques, ou encore que vous vous inscriviez à la Faculté de Médecine, comme vos deux frères et votre belle-sœur. Déjà en humanités, vous aviez ce qu’on appelle « la vocation ». A tel point que lors de votre participation à un tournoi d’éloquence, la préfète vous a donné du « vous l’avocate ». Votre père était inquiet lorsque vous êtes devenue avocate : il est mort alors que vous n’aviez que 4 ans de barreau ; vous l’aviez certainement déjà rassuré, quoique vous en pensiez[1]. Vous gardez un souvenir reconnaissant à votre maître de stage, Monsieur le Bâtonnier Aendekerk, qui vous a appris le métier et vous a guidé dans la « recherche du juste ». Dès le début de votre carrière, et plus tard encore, vous avez ressenti le trac. C’est ce que vous nous aviez confié dans votre allocution lors de l’assemblée générale du 22 juin 1995. Mais qui peut prétendre ne pas ressentir un moment de stress quand il prend la parole ? « Les uns stressent, les autres mentent », disait Max Twain.  Lors de vos premières plaidoiries devant la 4ème Chambre de la Cour d’appel,  vous déclariez avoir l’impression que le siège était si loin, l’Avocat général Glesener si grand, vous vous sentiez minuscule à votre banc de plaideur. C’est vrai, vous n’aviez pas les épaules larges, qualité virile par excellence, mais que valent les seules épaules larges sans les qualités d’intelligence ? Je préfère ceux qui ont la tête sur les épaules : et l’intelligence et la clairvoyance vous en avez ; plaideuse redoutable, votre ton, vos mots justes marquent un jury d’assises, déstabilisent vos adversaires, convainquent les magistrats. Le 21 novembre 1975, dans la salle de la Cour d’Assises, vous prononciez le discours de Rentrée de la Conférence Libre du Jeune Barreau « Vers un nouveau forum ? ».  Vous vous rappelez de ce lutrin ? Le chroniqueur du journal des tribunaux,[2] qui ne partageait pas vos vues, devait néanmoins souligner : « Quand un jeune avocat conclut son discours en clamant que ce qu’il nous faut, c’est un renouvellement profond de nos institutions, une philosophie nouvelle de la vie, un nouvel humanisme, j’applaudis bien sûr … ». Dans son allocution prononcée lors de cette AG du 22 juin 1995, Monsieur le Bâtonnier Defourny ajoutait : « Ce qu’il ne pouvait savoir, c’est que les 20 années qui se sont passées depuis lors t’ont donné entièrement raison et que ton propos d’alors est aujourd’hui d’une cruelle actualité ». 

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Présidente de la Conférence Libre du Jeune Barreau en 1977 – 1978, vous devenez ensuite présidente de la commission « jeunesse » pendant trois années avant d’assumer la présidence du BCD durant les années judiciaires 1982-1983 et 1983-1984 ; vous serez présidente de la commission de déontologie de 1989 à 1991. Vous êtes un partisan acharné de ce que l’on appelle dorénavant les « grands accords ». Avant de vous lancer dans la campagne au vice-bâtonnat, vous avez scellé avec votre mari « les accords de la Sainte-Catherine ». Pas en l’église de Sainte-Catherine à Liège (en Neuvice) mais place Sainte-Catherine à Bruxelles : chacun de votre côté, vous avez tracé deux colonnes : une positive, une négative, et il faut donc croire qu’il y avait plus de croix dans la colonne positive. Vous avez donc décidé, en couple, d’affronter cette « épreuve » (ce sont vos mots).  De son côté, votre mari voyageait dans toute l’Europe. Portée par l’esprit de compétition, mais toujours avec le respect de l’adversaire, vous voilà élue vice-bâtonnier (élection historique où trois candidats se présentaient), et vous demandez à Monsieur le Bâtonnier Franchimont d’être votre « belle-mère ». C’est au restaurant liégeois « la Cantina » que l’accord du même nom a été scellé. Madame le Bâtonnier, je sais que vous avez toujours eu une grande admiration pour Monsieur le Bâtonnier Franchimont, lequel fut d’ailleurs votre témoin de mariage. Vous avez entretenu une affection respectueuse pour lui et vous avez été très marquée par son décès survenu le 14 août 2015. Lors de votre accession au bâtonnat le 1er septembre 1995, vous acheviez votre septième mandat de membre du conseil de l’Ordre. Le 31 août 1997, c’est sans nostalgie, devenue « ancien bâtonnier heureux », que vous terminiez votre charge de bâtonnier. Vous écriviez[3] : « Un seul regret, peut-être. Ne plus voir quotidiennement la seconde Cour. » « Comment peut-on ne pas adorer les cloîtres. Ces lieux tranquilles – fermés et frais – inventés semble-t-il pour faire naître la pensée ? » ; «  (…) Loin de l’agitation et du brouhaha » (Guy de Maupassant). Mais la fin de votre bâtonnat ne signifiait pas que toutes les lignes de votre palmarès ordinal étaient écrites. Madame le Bâtonnier, je tiens à souligner ici votre rôle capital dans l’élaboration de la convention conclue entre le barreau de Liège et l’UPEA, devenue Assuralia. C’est vous qui avez voulu renouer le dialogue entre les assureurs PJ et les avocats. La commission mixte était le résultat d’une idée, puis de vos efforts. Il s’agit d’une réussite puisque aujourd’hui, le protocole d’accord du 3 novembre 2011 gouverne les rapports entre les assureurs et les avocats francophones et germanophones. Et que dire alors de votre engagement pour la médiation ?  Vous assurerez la présidence de votre cher centre de médiation de 1996 à 2009…. Un double septennat. C’est sous votre bâtonnat que notre conseil de l’Ordre votera, le 19 décembre 1995, le règlement sur le centre de médiation de l’Ordre des avocats du barreau de Liège, dont la création vaudra à notre barreau le prix décerné par la Fondation Roi Baudouin. Il y a un peu moins de 20 ans, vous écriviez dans une « lettre du bâtonnier » : « Depuis le règlement du 19 décembre 1995,  40 confrères ont terminé le cycle de formation psycho-sociale qui a été mis sur pied en collaboration avec l’Université de Liège. Cette formation étant terminée, la promotion du centre pourra être envisagée de façon plus structurée. Nous devons continuer à nous battre sur ce front : -          parce qu’il met l’accent sur le rôle possible de l’avocat en qualité de médiateur ; -          parce que la médiation répond à une demande aussi bien du secteur économique que de la société civile et qu’il convient de la rencontrer ; -          à défaut, celle-ci sera assurée par d’autres que nous ». Je vous l’assure à mon tour : ces mots ont été écrits il y a 20 ans … J’ai ici avec moi le Journal des Tribunaux de ce 26 mars 2016.  Le titre : « la médiation a le vent en poupe ! ». 

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Et que dire ensuite de votre engagement pour l’aide juridique et de votre détermination pour obtenir la publication de l’arrêté-royal d’exécution de la loi du 13 avril 1995 ? Rappelez-vous : c’est cette loi qui modifia les articles 455 et 455bis du Code judiciaire supprimant la distinction entre les avocats stagiaires et les avocats inscrits au Tableau et permettant donc à ces derniers de bénéficier des subventions de l’aide légale. Vous serez membre de la délégation belge du CCBE de 1996 à 2000 puis vous serez membre du Conseil supérieur de la justice de 2000 à 2008 : vous y avez beaucoup travaillé et vous attachiez beaucoup d’importance à cette institution. Voilà pour le côté professionnel. Il y a ensuite le côté jardin et c’est au propre que je l’entends. Parmi vos passions et celles de votre mari Philippe, il y a le travail de la terre, le jardinage, et encore plus spécifiquement la passion des oliviers. Vous avez deux forts beaux jardins, l’un à Cornemont, l’autre à Fayence dans l’arrière-pays niçois où vous et votre mari êtes devenus producteurs connus et reconnus d’olives.  Amicalement, je m’autorise à vous rappeler la disposition de l’article 437 3° du Code Judiciaire selon laquelle « la profession d’avocat est incompatible avec l’exercice d’une industrie ou d’un négoce »

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Vous adorez visiter les témoins de l’Histoire, et j’ai appris que vous écoutez les Pink Floyd. Comme chacun sait c’est un groupe connu pour sa musique « planante et de rock progressif ».    Est-ce leur album mythique « The dark side of the moon” qui vous a attiré vers les hauteurs de notre planète, et spécialement lors de votre inoubliable trekking au Népal, en 1977, à plus de 5.000 mètres d’altitude ? Peut-être que vous nous en direz plus tout à l’heure…. 

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Je terminerai avec vos propos, Madame le Bâtonnier[4] : « Si nous regrettons parfois que notre courtoisie et notre éthique s’érodent, nous nous rappellerons que le respect de nos règles fait notre force et notre spécificité, et qu’il dépend de chacun de nous que celle-ci, qui est la meilleure défense de notre profession, ne puisse être remise en cause ».  

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Maître René SWENNEN Maître Swennen, vous êtes issu d’une famille de contremaîtres de Cockerill. Alors que vous vous destiniez aux études de philo et lettres, vous vous êtes inscrit à la Faculté de Droit, encouragé in extremis par votre professeur d’histoire au Collège Saint-Barthélémy. Vous n’oublierez jamais votre passion pour la littérature et l’on vous retrouvera quelques années plus tard, écrivain brillant et doué. A la fin de vos études, vous fûtes assistant au service de droit pénal du procureur général, le Baron Constant, ce qui vous valut de prêter le serment d’avocat le 17 septembre 1965 sous le patronat de Monsieur le Bâtonnier Henri Billon, qui vous dit alors : « Je ne peux qu’engager comme stagiaire l’assistant du procureur général Constant ». Après quelques années de collaboration à l’issue de votre stage chez Maître Marcel Lhonneux, votre francophilie s’exprimera par votre exil pendant une année au sein d’une compagnie d’assurances établie à Chartres : ce n’était pas encore Paris mais vous vous en rapprochiez. Ensuite ce fut la rencontre avec Maître Jean Capelle, brillant pénaliste … et avec son exubérante femme, par ailleurs totalement charmante et tout aussi totalement désarmante. Maître Jean Capelle va exercer une certaine fascination sur vous. Parce qu’il était un plaideur à nul autre pareil, mais aussi parce qu’il était un joueur mythique du Standard de Liège[5].  Comme quoi, les deux ne sont pas incompatibles. Votre formation universitaire a fait de votre esprit, déjà brillant, un être d’une exigence particulière. Vous pouvez être féroce car vous ne méprisez rien plus que la sottise, ou l’obstination, votre passion pour la littérature devrait pourtant vous faire aimer cette phrase de Victor Hugo devant la sottise : « L’indulgence consiste à comprendre les fautes qu’on ne serait pas capable de commettre ». Au décès de Jean Capelle, le 20 février 1977, vous avez repris son cabinet, à l’exception du contentieux d’assurances qui fut dévolu à Maître Jean-Paul Charlier. Au début des années 1980, vous avez développé une clientèle remarquablement personnalisée. Lorsque, alors qu’il avait deux ou trois ans de barreau à peine, et que vous fûtes victime d’un accident de santé vous imposant repos et hospitalisation, Maître Pierre Ramquet reçut de votre épouse, qu’il ne connaissait pas, un appel pour lui signifier que vous souhaitiez qu’il assure votre remplacement ; il n’était ni votre stagiaire, ni votre collaborateur, et il vous connaissait à peine. Le lendemain matin, sous l’aile protectrice de l’ancienne secrétaire de Jean Capelle, Madame Lemaire, Maître Ramquet prend place dans un épouvantable fauteuil de bois incitant au travail, tant son inconfort ne pouvait justifier la moindre autre activité. Maître Ramquet gardera longtemps le souvenir que le premier dossier qui lui fût mis sous les yeux est celui opposant le Prince Régent de Belgique, Charles, à son ancien conseil, Jean Bricmont ; voilà qui donnait le vertige et l’idée de l’ampleur des intérêts qui se traitaient dans le rez-de-chaussée du boulevard d’Avroy. Maître Swennen, vous avez toujours été un redoutable adversaire pour vos confrères, mais également pour le Parquet dont vous avez toujours estimé qu’il devait demeurer à sa place, pour laquelle vous n’avez jamais eu ni considération ni estime particulière, pas plus que pour l’erreur de menuiserie le faisant siéger aux côtés du Tribunal. Si vous n’avez jamais été un avocat de petits dossiers, vous n’avez jamais pour autant refusé un client lorsque vous estimiez pouvoir lui apporter votre talent, votre connaissance encyclopédique du droit pénal, et votre goût de l’audace, très réel, que camoufle pourtant si bien une apparence parfois un peu austère. Au-delà de vos plaidoiries brillantes, argumentées avec force et grande élégance de style, vous êtes sur le terrain un redoutable combattant des droits de la défense, vous comparez le barreau à la noblesse d’épée.  Il y a dans votre choix de toujours défendre une sorte de code d’honneur, et la plaidoirie serait comme l’épée du défenseur. 

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Le regretté François Piedboeuf parlait de l’avocat de la défense comme d’un « avocat fantôme ». C’était bien avant la loi Franchimont. C’était en tout cas le temps où les avocats de la défense ne pouvaient assister aux reconstitutions. Dans une affaire d’assises que vous aviez accepté de plaider aux côtés de notre confrère Julien Pierre, la reconstitution avait été ordonnée par le juge d’instruction Westhof. Vous aviez fait valoir que le respect des droits de la défense exigeait que la reconstitution soit équilibrée et donc que, à côté de Monsieur le Procureur du Roi, devait être l’avocat de la défense. Le juge d’instruction s’opposa à votre présence et vous lui fîtes savoir que vous n’étiez pas du tout d’accord avec cette décision et que vous resteriez sur place. Le juge d’instruction Westhof parlementa quelques minutes puis, vu que vous ne reculiez pas, il ordonna à quelques policiers de vous conduire manu militari avec Maître Pierre dans un combi de gendarmerie tout proche et de veiller à ce que vous y restiez bouclés durant toute la reconstitution. Maître Pierre a gardé le souvenir d’un confrère tambourinant sur les vitres du combi et protestant de ses droits. C’est à force de combats ainsi individuellement menés par des avocats comme vous que l’avocat de la défense pénale a cessé d’être un avocat fantôme. Les petits déjeuners au cours desquels vous annonciez « ce matin, je plaide en Chambre du conseil » (expression mystérieuse pour vos enfants, qui évoquaient quelques séances solennelles de justice royale, comme on en trouve dans les romans de chevalerie) étaient empreints d’une certaine gravité. Farouchement indépendant, totalement réfractaire à toutes sortes de hiérarchie, vous aviez donc tenté en 1974 une expérience de travail en entreprise à Chartres, qui n’a pas duré plus d’un an, et vous a fait revenir au barreau, dans l’urgence si je puis dire. Vous avez également été avocat au barreau de Paris, tout comme votre fils Laurent ; jamais, vous ne vous déconnectez de votre profession ou de votre deuxième passion, la littérature (j’y reviendrai). 

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Vous avez toujours parlé à vos proches de la retraite professionnelle comme d’une sorte de cauchemar inimaginable. Il convient d’éviter de vous demander si vous pourriez envisager de « lever le pied » ou de « vous consacrer aux voyages ou à la culture » toutes suggestions qui suscitent chez vous, au mieux l’esquive, au pire un dédain mal dissimulé. Pendant 20 ans, vous avez passé en famille vos vacances d’été en Provence, à Bédoin notamment, au pied du Mont Ventoux : vous louiez toujours un fax qui vous permettait de recevoir sur place conclusions et écrits importants. Il n’était pas rare que les étapes du Tour de France que vos fils suivaient passionnément soient interrompues par de longues dictées par téléphone de courriers et de conclusions si nécessaire. Je ne connais pas votre temps de référence pour l’escalade du Mont Ventoux à vélo : mais peut-être, à l’instar de Maître Philippart, êtes-vous plus fort en descente qu’en montée … La littérature constitue donc votre seconde passion. Pendant vos vacances en famille, il convenait chaque matinée de respecter un silence religieux de 9 heures à 12 heures, temps que vous consacriez à l’écriture. Jamais vous n’avez renié votre appartenance liégeoise : vous vous êtes présenté à plusieurs reprises sur la liste du RWF (Rassemblement Wallonie-France). L’essai Belgique Requiem (1981) était d’ailleurs un véritable manifeste en ce sens. Proche de François Perin, vous avez toujours été fidèle à vos convictions de rattachement de la Wallonie à la France. Vous souhaiteriez voir le coq wallon garnir la bande blanche du drapeau bleu-blanc-rouge. Cet essai ne vous a pas valu que des amitiés. Également spécialiste des faillites, vous nous prédisiez celles de l’Etat belge… Il n’est pas encore absolument certain que l’Histoire vous donnera tort… Vous avez reçu le prix Rossel 1987 pour « Les Trois Frères ». C’est le prix le plus prestigieux pour les auteurs belges. Vous avez également reçu deux prix de l’Académie française en 1979 et 1984 pour « Dom Sébastien » et « Palais Royal ». J’oublie de vous dire que rien ne vous fit plus plaisir lorsqu’un critique vous a comparé au Stendhal des temps modernes. A Maître Pierre Ramquet qui avait osé vous faire à cette occasion la remarque selon laquelle Stendhal écrivait, quant à lui, beaucoup plus longuement, vous avez répliqué, et c’est du Swennen pur jus : « Pourquoi, cela n’était pas nécessaire. ». 

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Maître Swennen, l’on ne peut parler de vous sans mentionner Paris, et sans évoquer la joie toute empreinte de discrétion que vous valut la réussite professionnelle de vos trois fils, lesquels vous ont donné trois petits-enfants. Vous êtes également l’homme d’un mariage unique avec une institutrice – dont mes trois sœurs ont gardé le meilleur souvenir – qui n’a jamais cessé de vous soutenir, dans l’éducation de vos enfants, mais également dans leurs activités multiples et variées. Je terminerai avec l’affaire qui vous a le plus marqué : l’affaire Cools. Avec vos fils François-René et Laurent, revenu de Paris, vous avez assumé la défense de Contrino, lequel avait recruté deux tunisiens qui ont assassiné André Cools. Après une longue session de trois mois et une délibération de 19 heures sur la culpabilité, vous aviez obtenu de plaider « dans la foulée » sur la peine, vous aviez senti que les jurés étaient, comment dire, bien disposés vis-à-vis de vous. Le Parquet avait requis 30 ans d’emprisonnement ; vous avez alors jeté toute votre énergie dans votre plaidoirie. A une heure du matin, le verdict tombait : le jury prononçait une peine de 5 ans d’emprisonnement. 

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J’ose essayer une synthèse : Maître Swennen, c’est un chapeau, ce sont de longs manteaux, des cravates, un goût des bonnes choses, un goût de la vie, un certain sens de l’angoisse existentielle, une adoration profonde de deux métiers, un homme de foi attaché à sa famille, mais avec réserve et ouverture d’esprit. Tout cela constitue autant d’éléments caractéristiques d’une personnalité polymorphe. 

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« Ne jugez pas si vous ne voulez pas être jugé, dit l’Evangile ».[6] Maître Swennen, vous ne jugez pas, ni n’approuvez, ni condamnez.  Vous racontez et… Vous défendez.  

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Maître Claude PHILIPPART de FOY  Maître Philippart de Foy, avant de parler de vous, un petit détour par l’arbre généalogique de votre famille s’impose : en effet, votre fils Nicolas représente la 5ème génération de Philippart de Foy avocats au barreau de Liège. Votre famille, comme son nom l’indique, est originaire du petit village de Foy. Il s’agit d’un hameau de la commune de Noville, dans notre belle province de Luxembourg. L’un de vos arrière-grands-pères était notaire, tandis qu’un autre (Constant), après avoir été avocat, a « mal tourné » (je reprends vos termes) puisqu’il est devenu magistrat. L’un de vos grands-oncles, (Emile Lefèvre) était conseiller à la Cour d’appel, tandis que votre maître de stage n’était autre que votre grand-oncle, Maître Marcel Philippart de Foy. Quant au bâtonnier Paul Philippart de Foy (année judiciaire 1945-1946), c’était votre grand-père, père de votre père René, avocat lui aussi, tout comme vos oncles Yves et Henry … Je pense n’avoir oublié personne, sauf peut-être un autre grand-oncle, Emile … Inutile de vous rappeler que tous les Philippart de Foy ont fréquenté le collège Saint-Servais. Vous êtes né à Liège le 16 décembre 1942, 4ème enfant d’une famille de 8. Vous êtes sorti de rhétorique le 30 juin 1960… Jour de l’indépendance du Congo belge. Vous vous êtes marié le 16 juillet 1964 avec Marie-France Coffyn, encore étudiant, car il le fallait pour vivre ensemble : huit enfants sont nés de cette union, dont l’aîné est aujourd’hui âgé de 50 ans et la cadette de 30. Quelle belle destinée pour un « amour d’adolescence » : votre épouse et vous vous étiez rencontrés à 16 ans et demi. Sans doute l’orateur de Rentrée du Jeune Barreau de Liège de 1927 vous avait-il inspiré : je le cite : « Sans exagération, on peut dire que la vie domestique est, pour les parents et les enfants de ces familles, un incomparable champ d’entraînement où ils trouvent à chaque instant du jour, et parfois de la nuit, au moins pour les parents, l’occasion de lutter contre leur égoïsme, leurs fantaisies capricieuses et leurs intempérances de caractère ».[7] 

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Vous prêtez serment le 7 septembre 1965. C’est ce jour-là que vous aurez votre seul contact avec votre maître de stage, votre grand-oncle Marcel ! Pourtant, doué en mathématiques, vous n’étiez pas destiné à devenir avocat : adepte de la théorie d’Einstein, vous vous voyiez ingénieur des mines avant que vous ne soyez attiré par quelques caractéristiques de notre profession : l’indépendance, la liberté de parole, « un peu » d’altruisme, la réponse aux défis, la solution à trouver pour le client. Dans les faits, vous allez effectuer votre stage auprès de Maître Jacques Wathelet, lequel terminera sa carrière en qualité de président de la Cour d’Arbitrage. En septembre 1969, vous débutez une collaboration avec Maître Germaine Soudan, spécialiste en droit familial, collaboration qui se transforme en association dès l’année suivante. Dans les années 70, les stagiaires n’étaient pas rémunérés, en tout cas pas tous : Maître Germaine Soudan vous payait à la prestation ; elle décéda le 7 mai 1975, vous n’aviez pas encore dix ans de barreau. Il y a 50 ans, un stagiaire était bon à porter la mallette de son patron ; dans vos premières années, vous receviez 100 francs belges pour une remise et 500 francs belges pour une enquête en divorce. 

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Vous êtes un amoureux de la vie, vous l’aimez passionnément avec tout ce qu’elle comprend de bons et de mauvais côtés. Profondément optimiste, vous affrontez les épreuves douloureuses et difficiles avec sérénité. Vos grandes passions sont le travail, la famille et les loisirs. En homme équilibré que vous êtes, vous avez toujours veillé à trouver une harmonie entre les trois, même si parfois, votre épouse vous a reproché d’en faire trop pour le boulot et jugé que sa seule rivale était le bureau… 

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Votre vie professionnelle d’abord. Devenu grand spécialiste du droit familial et donc du divorce et de ses conséquences, vous n’y avez jamais trouvé de réelles inspirations pour votre vie personnelle puisque vous êtes toujours marié, tandis que vos nombreux enfants ont tous la même mère : encore une particularité qui se raréfie ! Un avocat « divorceur » peut être diversement considéré : un jour, un client vous consulte parce qu’il a appris que vous étiez « le pape du divorce », tandis qu’un autre jour, un adversaire vous traite « d’avocat le plus crapuleux de Liège ».  Certains en arrivent à vous consulter une seule fois pour être sûr que leur conjoint ne puisse plus vous choisir ensuite. Tel juge dira de vous que vous êtes « coriace mais correct », tandis que votre candidature au poste de conseiller suppléant à la Cour d’appel sera qualifiée de « réellement excellente ». Votre épouse – laquelle, pudiquement, déclare vous « aider au bureau » - se rappelle de vos premiers clients : deux frères hippies, style baba cool, plus paumés que drogués, deux pro deo. Dès qu’ils venaient en consultation, vous filiez, à la cuisine, prendre deux bols de soupe et deux tartines. Quelques mois plus tard, vous avez trouvé dans votre boîte aux lettres une enveloppe contenant 100 francs et un petit mot : « Je travaille, merci pour tout ».  Vous êtes un témoin privilégié de l’évolution sociologique : il y a 50 ans, divorcer était très mal vu : on devait donner la moitié de ses biens à ses enfants en cas de divorce par consentement mutuel. Maître Philippart, vous pourrez nous confirmer que pratiquer le droit familial présente des risques divers. Vous avez ainsi reçu en consultation une cliente qui, après avoir regardé les photos de vos enfants décorant votre bureau, vous a déclaré droit dans les yeux : « Moi aussi, je veux de beaux enfants ». Vous êtes également un avocat internationalement connu. Un jour, vous emmeniez vos aînés à Paris pour voir une pièce de théâtre : à la terrasse du café de la Paix, une personne vînt vers vous en disant : « Bonjour Maître Philippart ». C’était un client liégeois, vos enfants éblouis, n’en revenaient pas … Papa était connu à Paris ! Durant 27 ans, pour reprendre vos termes, vous n’avez pas été « très actif » au sein de l’Ordre. Absent du Jeune Barreau, des commissions, le virus vous a pourtant rattrapé puisque, entre 1992 et 2014, vous avez siégé à cinq reprises au conseil de l’Ordre. Vous n’avez jamais couru les honneurs et auriez pourtant été un brillant bâtonnier. Depuis plus de 20 ans, vous êtes un membre indéfectible de la commission barreau-notariat dont vous êtes l’un des sages, un « Bouddha ironique », vous êtes depuis 2004 membre de la commission famille d’AVOCATS.BE, vous avez également dispensé votre savoir à plusieurs générations de stagiaires. 

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Votre vie familiale ensuite. Votre épouse et vous-même provenez de familles nombreuses, raison pour laquelle sans doute, vous vouliez beaucoup d’enfants. Parfois, il fallait à votre épouse faire preuve de diplomatie, quand elle vous faisait une remarque ou évoquait un problème avec les enfants : vous lui disiez l’air épuisé après une journée de drames conjugaux : « Ah non, pas toi en plus, pas toi aussi ! ». Lors de la naissance de votre sixième, Raphaël, vous lui aviez dit : « Si possible, n’accouche pas le lundi, je plaide à Namur, pas mardi, j’ai des référés, mercredi matin je plaide un dossier délicat contre Maître Franchimont … ».  Vous vous êtes donc organisée, Madame, pour accoucher pendant la nuit ! Mais vous avez pu combiner vie professionnelle et vie familiale. Autour d’un vieux Barolo, vous pouvez nous décrire la nuit de la mort de Louis XII, père de la Reine Claude, le 1er janvier 1515, vous pouvez nous balader, à vélo de préférence, entre les coteaux d’Espagne où vous assouvissez votre goût pour les Serrano et autres Pata Negra, jambons qu’autoritaire, vous déclarez supérieurs aux Parmes et San Daniele de la rivale italienne. Si, sur le plan professionnel, vous vous qualifiez de « raisonnablement déraisonnable », vous êtes aussi très ludique et fantaisiste dans la vie privée. Votre épouse se souvient d’ailleurs vous avoir dit un jour : « Je t’ai épousé parce que tu me fais rire ». 

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Enfin, côté loisirs,  à la RTB, une célèbre émission documentaire mais également jeu télévisé – Visa pour le monde – fut diffusée pour la dernière fois en octobre 1984. Mon premier mois de barreau. Dans un décor d’intérieur d’avion, deux candidats chronométrés essayaient de gagner un tour du monde en répondant à des questions compliquées durant plusieurs émissions. Chaque candidat disposait d’un nombre précis de valises contenant un téléphone qu’il pouvait utiliser pour trouver de l’aide. « Qui veut gagner des millions » n’est donc qu’une pâle imitation de ce concept et il s’en trouve encore aujourd’hui qui déclarent « faire appel à la valise » quand on leur pose une question insoluble. Parmi plus de 2.000 candidats soumis préalablement à la torture de tests psychotechniques, rares furent les lauréats : vous fûtes de ceux-là … en 1974 ! Votre passage répété – et brillant ! – à l’écran a fait croire à une génération entière que les avocats étaient des puits de science souriants (et un peu timides). Un Philippart de Foy tous les cinq ans à la télévision et nous n’aurions même plus à nous soucier « de redorer l’image de l’avocat » ! A cette époque, les avocats les plus anciens, dès qu’ils arrivaient à une audience pour plaider, n’hésitaient pas à dépasser les plus jeunes confrères qui, après une longue attente, touchaient au but, espérant enfin plaider ou tout simplement demander une remise. Le président de l’époque de la Chambre des divorces était un assidu de l’émission du dimanche après-midi et vous voyant au bout de la file, vous a apostrophé : « Maître Philippart, votre place n’est pas ici. Venez plaider et rentrez vite chez vous étudier ». 

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Tout le monde sait également que vous êtes un ardent supporter du Standard de Liège, ce qui ne vous a cependant pas empêché de vous associer à une supportrice du Sporting de Charleroi et à engager un secrétaire fervent défenseur d’Anderlecht ; heureusement que votre fils Nicolas est venu rejoindre votre association. Personne probablement ne se souvient de votre seul match au sein du football club Barreau de Liège : c’était à Schaerbeek et il paraît que vous avez failli marquer mais cette information ne m’a jamais été confirmée de source officielle. Votre fils Nicolas était sans doute plus doué que vous : je rappelle ici au passage qu’il avait marqué deux buts le 8 mai 1993 lors de la finale de la Coupe de Belgique contre le barreau de Bruxelles au stade du Standard. Autre exploit sportif (enfin, si on peut dire) : à l’âge de 50 ans, vous avez traversé la France à vélo pour rejoindre Saint-Jacques de Compostelle au départ de Liège avec plusieurs de vos enfants, et c’est après avoir franchi les Pyrénées au col Somport en entrant en Espagne que vous avez déclaré : « Je suis décidément plus fort en descente qu’en montée ». Pourtant, ce col n’a rien du Tourmalet, du Galibier, voire de l’Iseran : il ne culmine qu’à 1.632 mètres d’altitude, son pourcentage moyen est de 4,3 % avec certes un passage à 9,5 % (essayez la Redoute, et son mur à 19 % !). Il m’est revenu que les étapes prévues étaient largement gastronomiques, surtout celle de Saint-Emilion. À part les voyages, votre autre folie, ce sont les livres. Vous lisez tout le temps, que ce soit au palais, dans le train, au restaurant, dès que vous avez ne fût-ce que cinq minutes de libre. Votre bibliothèque est riche d’au moins neuf cents livres d’histoire … Ce n’est donc pas étonnant que vous vous qualifiez d’ours omnivore. Tout à l’heure, puis-je espérer que vous nous raconterez à nouveau l’histoire interminable, et irracontable en ces lieux, de Catherine de Russie et de son insatiable appétit sexuel… ? Vos vacances, vu le nombre d’enfants et votre aversion pour les foules, se déroulaient essentiellement dans deux petits villages perdus. D’abord, dans l’Hérault, mais depuis 34 ans, à Noves, dans les Pyrénées aragonaises. Dans ce petit village, en vacances, vous étiez presque plus nombreux que les habitants. Des moutons, la montagne, le calme, la paix, pas de télévision, pas de téléphone, pas de radio, une petite ville à 10 km… Le paradis pour déconnecter et se ressourcer, vivre avec vos enfants et vos amis. Mais hélas, il paraît que vous avez appris l’usage du GSM… Pour terminer, j’évoquerai le « Claude bâtisseur » : en 2001 avec votre épouse, vous avez décidé d’acheter avec trois de vos enfants trois petites bergeries en ruine dans votre village de vacances. Tout était à refaire et vous avez tout restauré avec l’aide de vos enfants et d’amis, pas toujours sans mal : un jour, un échelon d’une échelle en bois s’est cassé, vous êtes tombé et vous vous êtes sectionné le biceps gauche. Alors je vous imagine coiffé d’un chapeau de paille à la Van Gogh et poussant une brouette de belles pierres du pays, maniant la truelle et le marteau. Le ciment et le plâtre n’ont plus de secret pour vous. Maître Philippart, finalement, vous êtes un curieux personnage, mais rien que dans le bon sens du terme. Votre petite maison est terminée et… N’attend plus qu’une retraite… Hpothétique.  En tout cas, je l’espère pour le barreau, qui n’a nullement envie de vous voir à la retraite. 

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Madame le Bâtonnier, Chers confrères,

Vous représentez le savoir, le savoir-faire et le savoir-être qui, dans notre profession, sont intimement liés.

Vous avez exercé et exercez au plus haut niveau et avec une maîtrise – qui force admiration et respect – votre profession d’avocat[8]. Je cite Jean D’Ormeson : « La vie n’est qu’une suite de commencements indéfinis dans le temps »[9]. Vous aviez 20 ans dans les années 60. A cette époque, un bâtonnier disait déjà à des jeunes avocats qui venaient de prêter serment : « Je vous envie et pas seulement d’avoir 20 ans. Parce que vous avez la chance d’arriver à un moment où la profession est la plus décriée et se retrouve de toute part menacée »  et il ajoutait : « nos contemporains sont pressés ». Quelques années plus tôt, l’écrivain Paul Morand décrivait dans son livre « L’homme pressé » en ces termes : « il attend un paradis où les bus partent à l’heure et où les femmes arrivent à l’heure (excusez-moi Mesdames), où les discours tiennent en 10 mots, où les effets et les causes suivent le même chemin ».

Les choses ont-elles réellement changé ?

« Si notre profession devient de plus en plus complexe, nous n’oublierons pas que nous exerçons un métier que nous aimons, c’est, j’en suis convaincu, un grand privilège »[10].

Je suis certain que la nouvelle génération pourra continuer à profiter de vos conseils, de votre expérience, de vos anecdotes aussi, pour se frayer un chemin dans la profession.

La cérémonie de ce jour est une cérémonie simple ; pour fêter vos 50 ans de barreau, nous avons voulu réunir autour de vous des confrères, des amis, vos familles, pour vous témoigner combien le barreau vous est redevable et combien il éprouve une légitime fierté pour votre parcours exemplaire.

En vous voyant aujourd’hui, je me fais un plaisir de vous donner rendez-vous dans dix ans, pour votre jubilé de diamant. Mais dans l’immédiat, réjouissons-nous avec vous, « jubilons » avec vous ! 

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Avant que je ne cède la parole à Me René Swennen, vous m’autoriserez à la confier quelques minutes à Monsieur le Bâtonnier Patrick Henry, Président d’AVOCATS.BE, qui nous fait l’honneur et le plaisir de sa présence.

Il va également vous remettre le souvenir commémoratif d’AVOCATS.BE.

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[1]Allocution prononcée par Françoise Collard, bâtonnier élu, le 22 juin 1995 [2]Claude Van Ham, « La Rentrée de Liège », 21 novembre 1975, JT 1975, page 717. [3]AG de l’Ordre de 1997. [4]Lettre du Bâtonnier Françoise Collard, 1996 [5]Jean Capelle a joué au Standard de Liège pendant 21 ans (de 1923 à 1944). Il a joué à 285 reprises en équipe première et a marqué 245 buts ; a défendu les couleurs de l’équipe nationale de 1931 à 1939, à 34 reprises et a inscrit 19 buts. [6]René Swennen « Cinq meurtres comme une œuvre pieuse », l’Harmattan, 2016, page 6. [7]Emile Dembour, « Pour une politique de natalité », discours prononcé à la séance solennelle de Rentrée de la Conférence Libre du Jeune Barreau de Liège le 10 décembre 1927, éditions de la société d’étude morale, sociale et juridique, 1928,  page 38 et référence citée. [8]Françoise Collard, discours des jubilaires, 14 mai 1997. [9]Jean D’Ormeson, « Presque rien sur presque tout ». [10] Lettre du Bâtonnier Françoise Collard, 1996.