Allocution prononcée par Monsieur le Bâtonnier André Renette à l’occasion de l’assemblée générale de l’Ordre le 19 juin 2014

Discours
 width=Monsieur le Président d’Avocats.be, Monsieur l’Administrateur d’Avocats.be, Madame le Bâtonnier, Messieurs les Bâtonniers, Mes chers Confrères, J’ai assisté ce lundi 16 juin à l’assemblée générale de l’Ordre français des avocats du barreau de Bruxelles, non seulement par amitié pour le bâtonnier sortant, Maître Michel Vlies, et son successeur Monsieur le bâtonnier élu Stéphane Boonen, mais pour aussi témoigner de l’unité du barreau au moment où la pratique de la profession devient de plus en plus hétérogène. Dans tous les barreaux la réflexion est la même, comme à Liège, le barreau de Bruxelles ouvre le débat sur le défraiement et l’indemnisation des mandataires de l’Ordre, qu’il s’agisse des membres du conseil, des enquêteurs disciplinaires, des rapporteurs d’avis sur honoraires, des permanents BAJ, des correcteurs BAJ, etc. À l’heure de l’exigence de la professionnalisation des institutions des Ordres locaux et communautaires comme condition de la survie de ces institutions, peut-on encore se satisfaire d’un bénévolat de boyscout et d’une insouciante prise de risques financiers pour les bénévoles qui s’investissent dans l’intérêt des confrères qui, eux, ne s’investissent pas ou plus ? Cette dérive vers une relation fournisseur-client m’inquiète. Si plus encore à Bruxelles qu’à Liège, la fonction de bâtonnier est devenue un travail à plein temps, il y a lieu de relever qu’au cours de cette année judiciaire, le conseil de l’Ordre s’est réuni à 30 reprises, ce qui, pour la seule présence aux séances, représente pour chaque membre du conseil un minimum de 120 heures de prestation, à cela s’ajoute, bien évidemment, la préparation nécessaire des travaux du conseil de l’Ordre, la participation aux commissions locales, aux commissions d’Avocats.be, le tout pour maintenir, garantir et améliorer le service que le barreau offre à ses avocats. Ma préoccupation première, depuis de nombreuses années, est bien celle de l’accessibilité à la fonction. Vu la masse de travail, le modèle du bénévolat est à bout de souffle et devra être revu pour encourager les vocations rentrées de tous ces confrères de qualité qui résistent à l’envie de servir la collectivité pour des raisons de contraintes financières et de gestion. Cette année, à l’occasion de ses travaux budgétaires, le conseil de l’Ordre a décidé de consacrer un défraiement aux rédacteurs des avis d’honoraires, et a porté l’enveloppe destinée aux présidents, vice-présidents, présidents de sections et correcteurs BAJ, par un complément de 40.000 euros à 85.000 euros. « ROME NE S’EST PAS FAITE EN UN JOUR », mais si nous voulons progresser dans cette voie indispensable, nous devrons nécessairement augmenter les produits et diminuer les charges. Je m’adresse devant vous à mon conseil de l’Ordre.   Monsieur le Bâtonnier, Mesdames et Messieurs les membres du conseil de l’Ordre, C’est peu dire que j’ai pour le travail que vous avez effectué cette année, une profonde gratitude, un respect absolu. Votre disponibilité, votre implication, votre désintéressement, votre générosité doivent être remerciés publiquement et salués par tous. Le conseil de l’Ordre, c’est aussi et peut-être d’abord une communauté humaine, une aventure humaine, où la qualité des relations personnelles est le ressort de la qualité du travail presté. A titre personnel, les mots me manqueront pour décrire publiquement ce que vous m’avez apporté, et s’il y avait un mot plus fort que « merci » répété mille fois, il faudrait l’inventer et vous l’adresser. Marcel Proust a dit « Soyons reconnaissant aux personnes qui nous donnent du bonheur, elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries ».

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Permettez-moi ici de saluer les membres du personnel de l’Ordre. Ils sont tous d’une dévotion exceptionnelle à la tâche qui leur est attribuée, d’une rare disponibilité pour nous assister dans notre travail. Cette année, est venue nous rejoindre Mlle Bérénice Gester, attachée au secrétariat de l’Ordre, et Monsieur Xavier Tribolet, jeune et prometteur bibliothécaire. Ce fut aussi une année de mutation pour Monsieur Eric Franssen qui assume maintenant la charge de directeur des travaux de l’Ordre, coordinateur des commissions, et l’irremplaçable Silvia Cazzetta qui, parmi les mille et une tâches auxquelles elle s’astreint, est chargée du protocole. Carine Pahaut assume la lourde tâche, parmi d’autres, du greffe de la commission des honoraires, et sans elle, aucun avis magistrature n’aurait pu être rédigé, ce qui, de vous à moi, aurait pu perturber l’actualité printanière du monde judiciaire belge. Les détails microscopiques de nos finances, de notre comptabilité, nous les devons à Simone Mertens, fidèle parmi les fidèles, mémoire de notre barreau, gardienne du temple de notre Tableau. J’ai découvert cette année des collaborateurs exceptionnels, mais également des amis dévoués. Le bureau d’aide juridique a aussi ses fondations, et sans eux l’édifice s’effondre. Sylvie Dufranne, Mounir Bouazza, Aicha Messirdi, Adrien Jespers, Isabelle Castellano, Raphaël Terve, c’est non seulement un bâtonnier, mais tout un barreau qui vous remercie pour le travail exceptionnel qui est presté, dans les conditions difficiles de vos locaux obsolètes, ce qui m’indispose profondément. Vous pouvez compter sur moi l’année prochaine pour que vos conditions de travail s’améliorent. Je veux croire qu’il ne s’agit pas d’un combat de Don Quichotte contre les moulins à vent.

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Je voudrais ici saluer tous les conseillers réélus qui m’accompagneront l’année prochaine. Les travaux de l’Ordre, c’est un peu le tonneau des Danaïdes : tout ce qui a été fait est à refaire, tout ce qui n’est pas encore fait reste à faire. J’accueille avec joie les conseillers élus et je remercie mon barreau de m’avoir donné, pour la seconde année, à nouveau, une Dream Team. Maître François Dembour, mon cher François, Je n’ai jamais eu autant de plaisir qu’aujourd’hui de voir un confrère affecté d’un vice. Tu seras le Michael Jordan ou le Kobe Bryant de cette dream team. A court, à moyen ou à long terme, le travail du conseil de l’Ordre se décline à l’infini. Il nous appartiendra de fixer nos priorités. La première étant de revitaliser dès le début de l’année judiciaire toutes les commissions, la seconde étant de démarrer l’année judiciaire par nos travaux budgétaires pour être en ordre de marche au 1er janvier 2015. Nous rapprocher des plus jeunes est aussi un impératif. A l’automne, le conseil de l’Ordre s’élargira en séance publique, à deux reprises : à tous les confrères de moins de 10 ans, une première fois, et une seconde fois aux confrères de plus de 10 ans. Maître Jean-Manuel Martin n’a pas été élu. Qu’il se rassure, sa disponibilité affichée sera bien absorbée par un travail visible au sein d’une commission de l’Ordre, et j’attends de lui qu’il se représente l’année prochaine. Quant aux conseillers sortants, qu’il me soit permis de les remercier à ma façon. Je ne suis ici que l’interprète de la gratitude de tout un barreau pour leur dire « un truc qui me colle encore au cœur et au corps ».

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Venons-en aux remerciements individuels. Cher Maître Vanden Eynden, mon cher Oli, Vous vivez votre profession d’avocat comme un engagement de vie au service du justiciable, souvent le plus faible et le plus démuni. Cet engagement de vie est éclairé par la joie d’une foi profonde exprimée et vécue qui, fut-elle partagée ou non, force le respect de tous, l’admiration de beaucoup, la mienne en particulier. Vous avez pour l’humanité cette précieuse affection qui vous permet d’apprendre à connaître avec une tolérance bienveillante tous les traits qui composent l’âme des hommes et des femmes qui vous confient ce qui leur reste de dignité pour que justice leur soit rendue. Etant ainsi au service des autres, vous étiez destiné à servir l’intérêt de la profession. Ces deux années au conseil de l’Ordre témoignent de votre engagement au service de tous les confrères en difficulté. La tristesse est bannie de votre état d’esprit au profit d’une joie rayonnante. Vous ne vous départissez jamais de votre bonne humeur et tout autant de votre strict et austère costume cravate. Cher Maître Vanden Eynden, ne changez rien, vous nous êtes précieux.

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Cher Maître Pevée, ma chère Christine, Défendre la défense ; Défendre l’avocat de proximité ; Défendre le service public de l’aide juridique de seconde ligne, Défendre la rentabilité du travail de qualité. Maître Christine Pevée est une bagarreuse désintéressée qui défend bec et ongles ses opinions sur la justice et le barreau en combinant avec bonheur l’idéalisme et le réalisme. Peu à l’aise avec les chiffres, Maître Christine Pevée excelle cependant dans la dialectique. La force de ses communications précises et directes emportait la conviction de tous et même de ceux dont on aurait pu croire qu’ils n’en partageraient rien. Maître Christine Pevée vous êtes, ce qu’on appelle, une belle âme, prête à tout pour faire évoluer les choses, sans rien chercher en retour. Grâce à vous, nous résistons. Grâce à vous, il n’y a pas de découragement dans le combat juste de la défense de l’avocat classique confronté au marché. Maître Christine Pevée a accepté de poursuivre sa tâche de présidente de ce serpent de mer qu’est la CAJ. On doit au génie maladroit et très involontaire de notre brillant législateur d’avoir réduit la CAJ à une page blanche à réécrire à trois mains dans la nouvelle dimension de l’arrondissement judiciaire post-1er avril 2014, avec un budget qui est maintenant de la responsabilité de la Communauté française. Entourée d’une nouvelle équipe, en associant le barreau de Huy et de Verviers, voilà un beau défi pour cette femme d’action. Tout est à refaire. Je suis rassuré de te savoir à la barre de ce nouveau navire.

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Cher Maître Bertholet, ma chère Gisèle, L’année précédente vous étiez la révélation du conseil de l’Ordre. Vous avez confirmé ce statut avec une aisance naturelle que vous cachez derrière trop de modestie. Maître Bertholet, cessez d’être humble, prenez la lumière. Voici votre œuvre. Comme toutes les premières de classe, on vous a attribué la tâche la plus aride, la plus technique, la plus compliquée : les assurances collectives. Vos compétences et votre talent sont maintenant connus auprès d’Avocats.be et chaque fois que je rencontre l’administrateur en charge des assurances, il ne me parle que de vous, et de vos qualités, et je ne parviens plus à en placer une. Vous avez votre alter-ego à Bruxelles, le secrétaire de l’Ordre, Maître Geoffroy Cruysmans. Lors du récent conseil de l’Ordre commun entre le barreau français de Bruxelles et notre barreau, votre numéro de duettiste sur l’assurance indélicatesse, avec votre complice, était exceptionnel. Pour couronner cette œuvre, il fallait la cerise sur le gâteau. La voici. Vous l’avez tous en mains. Voici réunies en une seule brochure, toutes les assurances collectives du barreau de Liège. La version papier est doublée d’une version électronique intelligente accessible sur l’extranet. Maître Gisèle Bertholet vous quittez le conseil de l’Ordre par ce feu d’artifice, quelle sortie ! Maintenant que vous êtes dans la lumière, pensez à l’avenir. 2014-2015, 2015-2016, 2016-2017, nous comptons sur les doigts, vivement 2017-2018, Gisèle le retour. Que voulez-vous madame, quand on a la classe… !

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Cher Maître Berbuto, ma chère Sandra, Maître Berbuto est une femme engagée dans le combat permanent et acharné pour la défense des libertés et l’accès à la justice. Ce combat n’est pas austère car il conjugue l’aisance intellectuelle et l’esprit de conquête avec l’élégance rayonnante de son charisme. Il y a chez vous, Maître Berbuto, une harmonie entre la passion et le charme. Vous savez vous servir de la séduction de votre conviction intelligente, et vous le savez. Vous êtes plus qu’un avocat, vous êtes une avocate démontrant ainsi qu’il n’est pas nécessaire ni indispensable de convaincre par l’effet du bouillonnement de la testostérone ou de la violence des propos. Vous manquerez au conseil de l’Ordre, mais vous conserverez fort heureusement toute votre disponibilité combattive pour engager, à la rentrée judiciaire, la lutte de notre barreau contre le scandale de la surpopulation pénitentiaire. Maître Berbuto, le barreau a besoin de la grâce de votre indignation. Portez haut les valeurs que vous incarnez.

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Cher Maître Tasset, ma chère Isabelle, Sans effort apparent, quasi de manière aérienne, vous avez porté sur vous l’organisation et la tenue du colloque sur la médiation, colloque international qui s’est tenu le 28 mars 2014. Ce fut une remarquable réussite, un long fleuve tranquille. Il n’y avait que vous pour attirer à Liège, -autour d’intervenants locaux, magistrats, assureurs et avocats -, une toulousaine, un bâtonnier de Saint-Etienne, une parisienne, un genevois, une honorable juge à la Cour Suprême du Québec, et, cerise sur le gâteau, Monsieur Paul Martens en guest star. Et dans cet inventaire à la Prévert, il ne manquait que le raton-laveur, c’était moi. Ce succès se prolongera l’année prochaine par d’autres actions de mise en valeur de la médiation avec pour message fondamental celui du rôle majeur que doit jouer l’avocat comme garant de la sécurité juridique et éthique du processus de médiation. Il faut ainsi surfer sur la vague du succès. Maître Tasset, pour vous, tout à l’air facile, rien n’est définitif ni impossible, tout problème recèle en lui sa solution. Mais comment faites-vous ? La médiation est-elle déclinée en vous en travaux appliqués dans votre vie personnelle, est-ce donc cela qui vous permet d’atteindre en tout moment cette inébranlable « zenitude ». Votre disponibilité pour le barreau en général, et la médiation en particulier, est impressionnante. Réfléchissez à ce que je vous ai dit un jour, il y a des destins qui se forgent sans bruit par le seul effet de la compétence. Maître Tasset, nous comptons sur vous.

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Cher Maître Pichault, mon cher Pierre, Un candidat à la présidence de la République française a dit un jour, en 1994, à l’attention de l’un de ses lieutenants de campagne : « c’est probablement le meilleur d’entre nous ». Votre réflexion fut longue, et la décision que vous avez prise était la bonne puisque c’était votre décision et qu’elle vous a libérée d’un devoir. Si nous respectons cette décision, pouvez-vous m’autoriser une seule remarque : il y a des traces de regret sur ce respect. Quel confort d’avoir Maître Pichault dans un conseil de l’Ordre. Vous lui donnez la parole et tout s’explique, tout est précis, tout est clair, tout s’articule, tout au plus haut niveau de l’agencement de la pensée et de la profondeur de la réflexion, sinon de l’âme. Votre besoin de culture, votre soif de connaître est insatiable et multidisciplinaire, et s’exprime avec une qualité d’expression, un art oratoire exceptionnel. Vous avez sur la profession un regard pointu sans concession. Vous êtes un intellectuel en mouvement, un intellectuel de votre temps qui critique les règles professionnelles qu’il trouve obsolètes. Le conservatisme de la profession vous peine, l’indigence des moyens mis à sa disposition pour la défense de ses intérêts professionnels vous navre. Ces deux thèmes auraient fait un merveilleux programme de bâtonnier. Tout progrès dans la défense des principes fondamentaux de notre profession – telle l’indépendance, tel le secret professionnel – vous enchante. Il ne saurait être question de ne point servir l’Ordre là où votre esprit supérieur et casuistique pourra s’exprimer avec joie et apaisement, c’est-à-dire dans la réflexion, pour nous permettre de trouver les explications et les solutions qui seront de nature à clarifier l’incertitude qui pèse sur notre avenir. Mon cher Pierre, ton sens de l’humilité te fait préférer l’ombre à la lumière, mais tu continueras à servir l’Ordre et le barreau par tes qualités exceptionnelles. Reçois ici, à titre individuel, l’expression publique de ma profonde amitié.

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Cher Maître Teheux, mon cher Francis, Nous nous sommes croisés au conseil de l’Ordre lors des années judiciaires 2000-2001, 2005-2006 et lors de ces deux dernières années. Sur vos 6 mandats, j’en ai partagé 4 avec vous. C’est donc dire que je ne conçois guère un conseil de l’Ordre sans vous, sans votre compagnie ordinale et amicale, mais je crains de devoir faire le deuil de cette espérance. Votre empreinte sur notre barreau est ineffaçable. Remémorons-nous Cyberavocat, il y a un certain temps certes, votre implication toujours actuelle dans les nouvelles technologies, votre enfant, le centre de formation permanente, et cette année la commission avocats-huissiers, qui, tel le Phoenix, renaît de ses cendres, grâce à vous. Par votre combat, vous avez sauvé du désintérêt inexpliqué d’Avocats.be, les procédures de recouvrement de masse pour les conserver dans le périmètre du marché du barreau. Je n’ai cité que quelques exemples de votre longue carrière ordinale. L’homme que j’ai appris à connaître en 2000 est le même – intact – en 2014 : généreux, compétent et multidisciplinaire. Malgré votre entrain et votre jovialité habituels, et peut-être à cause d’eux, vous nous avez quand même un peu inquiétés lorsque votre intérêt s’est porté -lors de votre cinquième année de conseiller de l’Ordre- sur la révision urgente du protocole décès, protocole d’ailleurs que l’on ne change, par superstition, que d’une main tremblante. Vous nous avez rassurés, non sans amusement. Il n’y avait là que l’expression de votre souci méticuleux et permanent pour la solidarité professionnelle et l’honneur du barreau. Mon cher Francis, maintenant que tu aspires à transformer ton cabinet secondaire en habitation principale, n’oublie pas que dans le même temps, j’aspire à solliciter l’aide des avocats honoraires sur le double thème de la solidarité professionnelle et celui du contentieux des honoraires. Mon ami, notre ami à tous, ne nous oublie pas.

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Cher Maître Philippart de Foy, mon cher Claude, Le jeune homme que vous êtes avait accepté mon invitation à consacrer votre cinquième année de conseiller de l’Ordre au pilotage de la mise en place du nouveau tribunal de la famille : mission accomplie ! Vous êtes un conseiller de l’Ordre exemplaire. Au sein de l’agora du conseil de l’Ordre, vous avez exercé votre fonction de conseiller avec cette légèreté distinguée qui vous caractérise, cette faculté de mettre avec sagesse tous les sujets de dispute à distance pour mieux les comprendre et mieux les résoudre. Votre capacité à relativiser donnait à vos interventions l’éclat de votre pétillance intellectuelle et la brillance de votre expérience. On aurait tort de ne voir en vous qu’une sorte de sage, oserai-je dire aussi malicieusement que vous, un Bouddha ironique. Vous nous avez tous surpris et ravis jusqu’au fou rire lors de notre séminaire résidentiel par l’histoire interminable, et irracontable en ces lieux, de Catherine de Russie et de son insatiable appétit sexuel. A l’occasion du précédent conseil de l’Ordre, vous nous avez invités dans votre manoir de Saint-Walburge à déguster la cuvée de champagne de vos 50 ans de mariage dans cette maison onirique, pleine de mystères. J’ai découvert un habit traditionnel Ouzbèke posé sur une statue de femme africaine à côté d’une bibliothèque tapissée de livres d’histoire. Un résumé de vous : de l’histoire, des voyages et de la malice. Mon cher Claude, 50 ans de mariage, fichtre, le serial divorceur ne ramène pas de travail à la maison !

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Cher Maître Matray, Monsieur le secrétaire, mon cher Thibaut, Cet homme est extraordinaire, il tape à une vitesse fabuleuse sur son ordinateur – tel un pivert qui picore le tronc d’arbre-, il note tout, tellement qu’à la lecture des PV, on se prend à revoir la gestuelle de l’orateur en 3 dimensions. Pour dire quelques mots sur Maître Matray, il faut faire une pause silence, prendre une respiration profonde et puis parler très vite. Une énergie furieuse lui donne une force tellurique de travail. Cette puissance passionnée, communicative, bienfaitrice et enthousiaste a donné toute son inspiration à la maîtrise et à la réforme du contentieux des honoraires qui sera pilotée à la rentrée judiciaire par un homme de conviction. Vous avez compris que ce surdoué est un fonceur qui ne s’encombre pas du fardeau des nuances subalternes tant il est habité par la franchise, l’honnêteté, la sincérité, la droiture et la fidélité en amitié. Espérant ainsi pouvoir mériter la vôtre, cher Maître Matray, je reprendrai la citation de Pierre-Marie Quitard « la sincérité est le sacrement de l’amitié». Je compare souvent Maître Matray à une Formule 1 performante qui pulvérise les records des tours de piste mais qui peut encore améliorer son freinage. Il y a des talents à l’état pur comme il y a des diamants bruts. N’en doutons pas, une voie est tracée, un destin dynastique est forgé, une succession à la fonction s’annonce. Didier, Joëlle, Sophie, Gauthier, il vous reste maintenant à vous faire, ou refaire, un prénom.

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Monsieur le bâtonnier Delvaux, mon cher André, Il y a l’éducation sentimentale de Gustave Flaubert, et il y a mon éducation ordinale par Monsieur le Bâtonnier André Delvaux. Voici 14 ans, vous m’avez élu pour la première fois au conseil de l’Ordre, un conseil présidé par Monsieur le Bâtonnier Delvaux pour l’année judiciaire 2000-2001, sa seconde année de bâtonnat. Participaient avec moi à ce conseil de l’Ordre, Maître Francis Teheux, Maître Pierre Pichault, Maître François Dembour, Maître Vincent Jammaer. Never change a winning team ! Sans rire, tiens, tiens, on y parlait de la fusion des Ordres et de l’aide juridique. Je crois maintenant comprendre que c’est assez logique plus le temps passe vite, et j’en témoigne cette année, plus il faut du temps. Monsieur le Bâtonnier vous m’avez soutenu toute cette année avec la délicatesse qui vous caractérise. Par petites touches et avec courtoisie, vous avez guidé les pas de l’apprenti bâtonnier par de précieux conseils. Le vivier de votre expérience de bâtonnier, et d’administrateur OBFG a été pour moi ma source d’inspiration. J’aurai voulu faire aussi bien que vous, mais en toute humilité, je n’ai pu faire qu’à ma façon, et j’espère n’avoir pas trop contrefait votre enseignement et vos exigences. Vos idées, vos engagements, sont intangibles et toujours novateurs, axés sur la transparence, le volontarisme, le discours affirmé de ne pas avoir peur de changer et de s’ouvrir au monde extérieur qui, lui, change tant, alors que nous restons tétanisés et immobiles. Je regretterai profondément votre absence l’année prochaine. J’aurai cependant encore besoin de vous et de vos conseils. Merci André, Merci pour tout !

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Cette année est passée pour moi à la vitesse d’un éclair dans une nuit d’orage. « Vienne la nuit, sonne l’heure. Les jours s’en vont, je demeure ». Cette année judiciaire fut riche en évènements, les sujets se sont succédés en cascade, en éboulement, en avalanche. Après Apollinaire, permettez-moi de citer Shakespeare : « Le temps ressemble à un hôte du grand monde, qui sert froidement la main à l’ami qui s’en va et qui, les bras étendus, embrasse le nouveau venu ». Le 2 septembre 2013, je fermais les grilles du BAJ pour une grève totale d’une semaine. Cette faillite perpétuelle de l’aide juridique, qu’aucune initiative des barreaux ne semble rapporter, est insupportable. Je me revois hier, il y a un an, à ce même endroit, inviter le barreau à la résistance, fustiger les réformes imbéciles, et l’absence de réforme. Quel autre métier, fortement syndiqué, supporterait cette incertitude, cette violence sociale ? Ne cherchez pas ! A part nous, il n’y en a aucun. A cette faillite permanente de l’aide juridique, s’est rajoutée l’arrivée de la sémillante TVA, plombant un peu plus encore les conditions de l’accès à la justice. Gardons notre rage combattive intacte, il se pourrait que nous ayons un jour un gouvernement et un ministre de la justice. En outre, s’est imposée à nous, alors que, à regret, nous y étions fort peu préparés, la réforme des arrondissements judiciaires qui doit poser question aux barreaux et aux justiciables. L’effet d’annonce portait sur la mobilité des magistrats, mais la réalité est toute autre puisqu’il est question aussi de mobilité des dossiers… Cette réforme ne peut réussir qu’avec l’optimisme du barreau, et sa collaboration dans le cadre de la négociation du règlement de répartition des affaires. Nous serons la voix du justiciable, et nous devrons nous faire entendre pour conserver une justice de proximité. Pensez-vous en avoir eu assez pour cette année judiciaire ? Que nenni ! Vous avez aimé la TVA ? Vous adorerez la fiche légale d’informations, et le règlement des litiges de la consommation, les RELC, par un ombudsman ; succulentes trouvailles qui sont toutes issues du nouveau code de droit économique. Il est important de noter qu’à l’exception de la fusion des arrondissements, les deux autres sujets sont la transposition en droit national des directives européennes, dont le point commun était de ne rien connaître à la singularité de l’avocature, qu’elle soit belge ou non, et de prétendre régir notre comportement à l’aveugle au nom des principes dogmatiques du libre marché et autres impositions obscures et technocratiques. Ces impositions nouvelles, inquiétantes et anxiogènes, ont toutes pour conséquence de fragiliser encore un peu plus l’exercice de la profession par l’avocat de proximité exerçant à titre individuel. Cher Maître Pevée, je pensais à vous en écrivant ces lignes. Que nos gouvernants en prennent conscience, les peuples de l’Europe en ont marre et ce sont les voyous de la politique qui gagnent du terrain.

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Il faut réagir ! On peut gémir, se languir en plainte romantique tel Apollinaire sur le pont Mirabeau. Bien entendu, on peut râler, je vous le conseille, ça défoule un moment. Après, – car il y a un après -, on se confronte à la réalité. Je paraphrase le Général de Gaulle en ses mots bien connus : « on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l’Europe ! l’Europe ! » mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. » Il faut réagir mais comment ? D’abord, il faut prendre conscience de cette réalité que notre profession, exercée dans notre microcosme de la Place Saint-Lambert, obéit à des contraintes édictées par le consensus plus large et plus élevé des 28 Etats de l’Union Européenne. Agrandissons notre horizon, les mêmes règles doivent-elles régir l’avocat estonien, bulgare, lituanien, maltais, slovaque, slovène ? Et nous ? Il faut que notre regard sur notre nombril liégeois s’en détourne pour se porter sur la terre inconnue de l’Europe. Nous avons le privilège d’avoir l’Europe dans les faubourgs de Liège. Ce 16 juin, Monsieur le bâtonnier élu du barreau français de Bruxelles annonçait qu’il allait tourner l’action de son bâtonnat résolument vers le droit européen. Accompagnons cette démarche. Au fait, interro surprise : qui sont nos représentants au CCBE ? Les connaissez-vous ? Qui sait répondre immédiatement à cette question, à part quelques initiés ? Le conseil des barreaux européens représente, auprès des institutions européennes, les barreaux des 32 pays membres et les 13 pays associés et observateurs, soit plus d’un million d’avocats européens, dont plus ou moins 17.000 belges, dont 7.500 francophones et 9.500 néerlandophones. C’est d’abord là, au CCBE, que doit se défendre les principes fondamentaux de notre déontologie, de même que les principes juridiques essentiels consubstantiels à la démocratie et à l’état de droit. Entre l’avocat à la pratique individuelle et le représentant d’Avocats.be au CCBE, il doit y avoir une communauté de valeurs, d’idées et de culture. Je compte l’année prochaine mieux faire connaître à notre barreau ce bel inconnu qu’est le CCBE. La lettre de mission étant d’ores et déjà rédigée à destination de la CIBLI.

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Il faut réagir, mais comment ? Déjà, je vous suggère de conserver la mémoire de deux évènements que notre barreau a organisés cette année, et, dois-je le dire, que seul le barreau de Liège pouvait organiser. La matinée de déontologie du 15 novembre 2013 portait le titre de l’éthique de l’avocat : outil de marketing ou d’engagement ? Je mets ici en exergue le brillantissime exposé de Maître Roman Aydogdu sur la responsabilité sociale de l’avocat : « Une éthique du capitalisme », qui nous rappelait que l’avocat s’était construit dans l’économie du sacrifice. Cette réflexion a ramené à la surface, bien enfouie dans les profondeurs de l’économie du marché, la notion fondamentale du désintéressement conçue comme la recherche du bien public « la prévalence de l’intérêt d’autrui ». Maître Yves Kevers, qui assurait la coordination de cette matinée, soulignait que le désintéressement -ainsi compris- est au cœur de la singularité de l’activité de l’avocat face à l’économie de marché. Maître Yves Kevers mettait en avant la difficulté de la mise en pratique de l’éthique du désintéressement là où n’existe plus de communauté cohérente de la pratique de la profession. C’est bien cela dont il est question, la cohérence de la pratique de la profession, et elle suppose le rétablissement de la recherche du bien public, afin que la confiance de l’opinion publique à l’égard des avocats, en chute libre, ne soit pas fondée que sur le marché et sa main invisible. Entre le marché et l’Etat retrouvons notre indépendance en affirmant la présence et la fonction de l’entreprise éthique qu’est l’avocature. Ce fut pour moi un premier temps fort. Le second temps fort fut, bien évidemment, Tomorrow’s Lawyer, les 20 et 21 février 2014. Ce colloque me fait penser à un film qui ne connaît pas son public lors de sa sortie en salle mais qui devient culte pour devenir une icône du 7è art. C’est donc définitivement une réussite, quoiqu’en pense Maître Yves Godfroid, qui doit être fier de son œuvre. Je vous le dis bien sincèrement, il y a ma vie d’avocat avant et après ce colloque. Dans la plupart des rentrées post-Tomorrow’s Lawyer, tous les orateurs, tous les bâtonniers, en réplique, en avaient la bouche pleine. On en parle au CCBE, l’incubateur du barreau de Paris s’intéresse à ses travaux. Le Journal des tribunaux de ce 12 juin, sous la signature de Véronique d’Huart et Thierry Bontinck y consacrent 4 pages. Le président d’Avocats.be, Monsieur le Bâtonnier Patrick Henry, prépare la relance du questionnement sur le futur de la profession avec le plan Horizon 2025. Résumons-nous, lors de la première journée du colloque Tomorrow’s Lawyer, François Ost, le philosophe, en liant le destin du droit à la profession d’avocat nous invite à remettre la robe. Maître Roman Aydogdu revisitant le rôle social de l’avocat nous invite à cet engagement collectif qui nous permettra de trouver notre place entre le marché et l’Etat. Maître Yves Kevers nous démontre que l’éthique du désintéressement est incontestablement une source d’engagement pour les avocats, nous invitant à la recherche du bien public, à la prévalence de l’intérêt d’autrui. Ces invitations d’une nouvelle alliance avec le public sont les bases de notre réflexion, les prémisses de l’action. Par une contrainte sociale forte et consentie au sein de l’Ordre, la déontologie n’est-elle pas l’avenir de la profession dans l’affirmation d’une culture moderne et revisitée fondée sur la priorité de l’intérêt du justiciable ou du client. Le nôtre venant en ordre subsidiaire. Puisque l’avocature est une entreprise éthique, ne doit-elle pas avoir une culture d’entreprise qui, selon le professeur Thevenet est un ensemble des valeurs partagées : rite, mythe, symbole, l’histoire de l’organisation. Certes les contraintes économiques raréfient le goût pour le service collectif et confine à l’égoïsme et au repli sur soi. Ce n’est pas un paradoxe, mais n’est-ce pas à ce moment que l’on attend de l’Ordre : un service collectif de protection de ses membres en proie aux difficultés économiques ? Très concrètement, cette année judiciaire, ce conseil de l’Ordre a revisité de la cave au grenier tous les mécanismes de solidarité qui peuvent être mis en place pour assister le confrère en difficulté. Je rappelle ici le travail considérable qui a été fait par Maître Bertholet pour nous présenter cette synthèse des assurances collectives. Cette année encore, le conseil de l’Ordre a mis à disposition de son bâtonnier un fonds social de 30.000 euros qui permet de prendre des mesures urgentes permettant de faire face à des difficultés sinon à des détresses. Les préoccupations sociales, c’est aussi l’honneur du barreau. C’est notre culture. Ce que nous faisons pour nos clients, nous savons le faire pour nos confrères. Ces actions ne se déclinent pas que par l’octroi de moyens financiers, mais plus fondamentalement elles s’expriment par un soutien fraternel, par un soutien organisationnel, par la mise en place d’une structure d’accueil, composée de spécialistes en gestion du stress, cassant ainsi l’aspiration vers le vide de la solitude. La souffrance au travail est une donnée objective, et dans une profession exposée comme la nôtre, elle doit être prise en charge par des professionnels de la gestion du stress. La conférence de Yan Van Hemmelrijck sur la gestion du stress a manifestement marqué les esprits et correspondait à une attente. Les contacts de cette année avec des structures professionnelles de gestion du stress vont prospérer l’année prochaine par des actions de prévention et la mise en place d’une structure de supervision de groupe. Je voudrais ici remercier publiquement Maître Jean-Jacques Germeau, avocat honoraire, pour l’aide précieuse qu’il m’a apportée non seulement dans le cadre de la gestion des dossiers de petite déontologie, mais surtout dans cette nouvelle et bénéfique vocation de « coach ». Je ne doute pas que je pourrai compter parmi les avocats honoraires sur d’autres disponibilités aussi talentueuses.

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Tous les employés de google sont fiers d’appartenir à cette entreprise, êtes-vous fiers d’exercer la profession d’avocat et d’appartenir à notre barreau ? Depuis la réforme des arrondissements judiciaires, les nouveaux chefs de corps ont vu leurs compétences territoriales s’élargir, soit au niveau de la province, soit au niveau du ressort. Quel beau projet pour notre identité professionnelle que de rejoindre ce niveau de décision dans l’unité du barreau, notamment au niveau de la négociation sur le règlement de la répartition des affaires. Pour reprendre la métaphore de la boxe anglaise qui m’est chère, peut-on encore croire que les barreaux poids plumes peuvent encore boxer dans la même catégorie que les supers chefs de corps poids lourds ? Voici plusieurs mois que nous nous rapprochons du barreau de Verviers, et je suis très heureux d’accueillir, à l’occasion de cette assemblée générale, Monsieur le Bâtonnier Marc Gilson, Monsieur le vice-Bâtonnier Jean Baivier, Monsieur le Bâtonnier Bernard Leroy et Maître Vincent Colson. Leur présence parmi nous me touche profondément. Il y a dans votre présence plus que le témoignage de l’amitié, il y a une symbolique politique qui témoigne de l’engagement de nos deux barreaux dans l’unité vers l’unité. L’excellence du dialogue qui a toujours existé entre nos deux barreaux permet de réfléchir de manière sereine, loyale et constructive au rapprochement de ceux-ci dans la perspective d’une fusion. Le groupe de travail constitué par notre barreau est composé de Monsieur le Bâtonnier André Delvaux, de Maître Pierre Pichault, de Maître Thibaut Matray et de Maître Pierre Bayard. Qu’ils soient remerciés de leur contribution à l’avenir du barreau. Les travaux de ces deux groupes de travail crépitent d’un élan novateur et fondateur d’une nouvelle identité professionnelle, fondée sur l’enthousiasme de participer à une étape essentielle pour notre barreau. Messieurs les Bâtonniers de Liège et de Verviers, mes chers confrères de Liège et de Verviers, vous écrivez une des plus belles pages de l’histoire de nos deux barreaux, une page de l’histoire du barreau belge. Nos barreaux convoqueront des assemblées générales extraordinaires informatives au mois de septembre et des assemblées générales extraordinaires délibératives fin novembre. Il me tarde d’être en automne, qui est ma saison mentale.

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Abordons maintenant les conclusions. La réflexion sur le militantisme de l’avocat au sein de son Ordre n’est pas qu’une affaire d’argent. Nous devons réfléchir à créer au sein des barreaux élargis des conseils d’administrations composés de manière restreinte, donc indemnisable, d’avocats élus, du bâtonnier, des vice-bâtonniers, chargés de la gestion professionnelle de l’entreprise barreau, de l’exécution de la politique des Ordres. Le conseil de l’Ordre des barreaux élargis deviendrait la Chambre de réflexion, et sa mission serait principalement de préparer avec son représentant les assemblées générales d’Avocats.be. Ces assemblées générales d’Avocats.be deviendraient le conseil d’administration de l’Ordre communautaire. Le conseil d’administration actuel d’Avocats.be se définissant plus comme un comité de direction. J’affirme que l’échelle naturelle d’un Ordre devrait être au minimum celle du ressort avec des divisions locales actives. A ce niveau de structure, avec cet élan et ce nouveau souffle d’une part, et d’autre part, en revisitant la valeur du désintéressement qui nous conduira à une nouvelle alliance avec l’opinion publique, nous trouverons la route de l’avenir de la profession, le carrefour de la rencontre entre le besoin du droit et de la justice, et nos compétences pointues, tant sur le plan technique que technologique, dominées par la déontologie. Qu’ainsi vive le barreau ! Je suis fier d’exercer la profession d’avocat et d’appartenir au barreau.