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Contestez (ou payez) vos factures
Maître Théophane Haillot, avocat au barreau de Liège
Avant l’entrée en vigueur de cette loi, la présomption légale contenue à l’article 25 du Code de commerce n’était applicable qu’en matière de vente. En toute autre matière, notamment de contrat d’entreprise, l’acceptation de la facture par le silence du débiteur constituait uniquement une présomption de fait et le tribunal saisi de la demande conservait son pouvoir d’appréciation. Cela n’est plus le cas aujourd’hui.
Arme redoutable
Cette présomption légale de portée générale, entre entreprises, constitue donc une arme redoutable pour tout créancier. En effet, selon l’article 1352 du Code civil :
« La présomption légale dispense de toute preuve celui au profit duquel elle existe »
Cette nouvelle disposition, comme d’autres un peu moins récentes, pourrait bien avoir comme conséquence de sceller le sort des plus distraits. Pour éviter d’être définitivement privé du droit de débattre devant le tribunal au sujet d’une facture dont le principe et/ou le montant ne peu(ven)t pas être accepté(s) : contestez-la !
Aucun formalisme
Pour procéder, aucun formalisme n’est exigé, sous réserve de l’intérêt de se ménager une preuve, qui impose le recours à l’écrit, avec trace de son envoi.
Bien qu’aucun délai ne soit stipulé, mais sauf convention ou conditions générales contraires, on conseille d’agir rapidement, dans le mois de la réception de la facture, par exemple.
Par contre, les motifs factuels et/ou juridiques qui sous-tendent une contestation ne doivent pas nécessairement apparaitre complètement à ce stade de la contestation et pourraient très bien être exprimés dans un second temps, par la voix de votre conseil.
Entre entreprises, seules la vigilance et la diligence peuvent ouvrir les portes de la contestation.