Bitcoin & ICO : un investissement à très haut risque !

Maître Alexandre Cassart, avocat au barreau de Liège

 

Elles sont partout dans la presse et les conversations : les « monnaies » virtuelles comme le Bitcoin ou l’Ether. Ces objets financiers ne sont toutefois pas des monnaies à proprement parler et n’ont pas de statut légal. Elles ne sont pas régulées par une Banque centrale et ne sont pas délivrées par des établissements financiers, comme des banques. En effet, elles reposent sur des technologies complexes permettant d’exécuter et d’enregistrer des transactions sans recours aux intermédiaires classiques que sont les banques.

Bien que leur utilité concrète reste discutable – il est encore difficile d’acheter un pain en Bitcoin – ces monnaies virtuelles font l’objet d’une importante spéculation. Les cours de ces monnaies virtuelles s’apparentent à des montagnes russes. Si elles ont permis à quelques précurseurs audacieux – et chanceux – de devenir millionnaires, elles ont toutefois fait plus de victimes que d’heureux.

La FSMA – le gendarme financier belge – l’a rappelé à de nombreuses reprises, les risques liés à l’argent virtuel sont considérables.

  •          Les plateformes d’échange ne sont pas nécessairement fiables ou honnêtes. Elles peuvent être piratées, voire être carrément frauduleuses. De nombreux exemples récents le démontrent malheureusement.
     
  •          Le cours de ces monnaies virtuelles n’est pas contrôlé et aucune garantie d’échange n’existe. Des variations d’une grande amplitude sur de courts laps de temps sont régulières. Vous êtes millionnaire à 11h et ruiné à 11h02…
     
  •          Les monnaies virtuelles ne sont pas des moyens de paiement légaux. Lorsque la « hype » sera retombée, vous ne pourrez peut-être plus rien acheter avec vos bitcoins.

De nombreux pays et organismes financiers internationaux restreignent l’utilisation ou l’achat des monnaies virtuelles, par crainte de l’usage frauduleux qui peut en être fait, ou dans un objectif de lutte contre le blanchiment et le financement du crime organisé. Pour l’instant, la Belgique n’a pas encore pris attitude et le recours aux monnaies virtuelles n’est pas réglementé. Il n’en reste pas moins que l’investisseur doit être conscient du risque important qu’il prend.

Investir dans les monnaies virtuelles revient à jouer son argent dans un casino louche tenu dans une arrière-salle. S’il est possible de s’amuser et de gagner de l’argent, il ne faut pas s’étonner de finir en caleçon dans une ruelle…